Québec, le 30 septembre 2021 – Dans son rapport annuel 2020-2021, la protectrice du citoyen, Marie Rinfret, fait état de manquements majeurs dans le réseau de la santé et des services sociaux. Constatant que des personnes parmi les plus vulnérables ne reçoivent pas les services dont elles ont besoin et auxquels elles ont droit, la protectrice du citoyen presse le gouvernement de reconnaître les problèmes récurrents, d’adopter et d’appliquer des solutions rapidement. Le gouvernement doit mettre fin à des iniquités et à des situations intolérables qui ont été exacerbées par la pandémie de la COVID-19.
« Les grandes annonces ne suffisent pas, insiste Marie Rinfret. Les résultats doivent suivre les promesses. La crise de la COVID-19 a démontré que des personnes vulnérables faisaient les frais de problèmes connus, reconnus et documentés de longue date. Par exemple, nous avons tous et toutes été sous le choc des images et des déclarations concernant des usagers et des usagères laissés à eux-mêmes par du personnel épuisé dans les CHSLD. »
Le Protecteur du citoyen a publié cette année un rapport d’étape faisant le point sur les lacunes dans les CHSLD durant la première vague. Les témoignages de personnes ayant vécu les événements au premier rang sont troublants. Dans son rapport, le Protecteur du citoyen précise des priorités d’action. Plus largement, qu’il s’agisse de personnes âgées, de personnes avec une déficience ou un handicap physique, de parents d’un enfant avec un trouble du spectre de l’autisme ou encore de jeunes en difficulté, le Protecteur du citoyen observe que les correctifs tardent souvent pour assurer une vraie réponse à des besoins criants.
Des exemples de manquements persistants dans le réseau des soins de santé et des services sociaux
- Les personnes qui ont un handicap et qui doivent vivre dans une ressource d’hébergement peinent à trouver une formule appropriée étant donné leur situation particulière. Le ministère de la Santé et des Services sociaux annonce des cibles de résultats, mais les avancées concrètes se font toujours attendre.
- Année après année, l’offre de services de soutien à domicile, pourtant une alternative à l’hospitalisation et à l’hébergement, demeure insuffisante par rapport aux besoins exprimés. Des disparités régionales persistent et de nouveaux critères d’exclusion s’ajoutent répondant à une culture de coupures plutôt que de services.
- L’engorgement des urgences dans les hôpitaux constitue un problème qui peut mettre en danger la qualité des soins et la sécurité des patients. Des solutions existent, mais tardent à être implantées. On pourrait notamment mieux planifier la circulation des personnes au sein du système des soins de santé.
- Des plaintes concernant les résidences privées pour aînés (RPA) ont encore une fois mis en évidence des problèmes amplifiés par la crise de la pandémie : personnel en nombre insuffisant, erreurs dans l’administration de médicaments, surveillance insuffisante des lieux et offre de services peu adaptés à la clientèle. Ce type de ressource n’est pas toujours supervisé avec assez de vigilance par les CISSS et les CIUSSS.
Quelques chiffres
Parmi les principaux motifs de plaintes fondées, quatre causes d’insatisfaction reviennent plus souvent concernant le réseau de la santé et des services sociaux :
- La mauvaise qualité des services (21,4 %);
- Les longs délais d’attente (18,4 %);
- Les atteintes aux droits (13,7 %);
- Les problèmes liés à l’environnement et au milieu de vie (13,1 %).
En 2020-2021, le Protecteur du citoyen est intervenu auprès de :
- 34 des 52 établissements du réseau de la santé et des services sociaux;
- 22 des 90 autres établissements associés au réseau de la santé et des services sociaux;
- 57 résidences privées pour aînés;
- 16 organismes communautaires;
- 6 services préhospitaliers d’urgence;
- 3 ressources d’hébergement privées ou communautaires pour clientèles vulnérables.
Un gain majeur pour des enfants nés au Québec
Le Protecteur du citoyen a publié un rapport spécial au sujet d’enfants nés au Québec qui n’avaient pas accès à l’assurance maladie en raison du statut migratoire précaire de leurs parents. Il y recommandait entre autres de rendre admissibles au régime public les enfants dans cette situation, et ce, dès leur naissance. En décembre 2020, un projet de loi qui répond à cette recommandation a été déposé.
Le Protecteur du citoyen veille au respect des droits des personnes dans leurs relations avec les services publics de manière impartiale et indépendante. Ses services sont gratuits et faciles d’accès.
Retrouvez les faits saillants du rapport annuel 2020-2021 du Protecteur du citoyen dans notre section Rapports annuels.
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