Québec, le 21 septembre 2023 – Le protecteur du citoyen, Marc-André Dowd, a déposé son rapport annuel 2022-2023 aujourd’hui, à l’Assemblée nationale.
Cette année encore, il ressort de nombreuses enquêtes de son institution que le manque criant de personnel dans l’ensemble du réseau public de la santé et des services sociaux est le premier motif invoqué par les autorités pour expliquer les coupes, les réductions et les ruptures dans les services.
« On ne peut s’arrêter au seul constat de la pénurie de main-d’œuvre pour justifier la diminution des services destinés notamment aux clientèles les plus vulnérables. Même si le besoin de ressources additionnelles est démontré, les établissements doivent déployer tous les moyens nécessaires pour permettre aux équipes en place de maintenir les services les plus complets possibles », a déclaré M. Dowd.
Les besoins de l’usager sont-ils le fil conducteur?
Le Rapport annuel d’activités 2022-2023 du Protecteur du citoyen fait état de lacunes majeures dans des établissements du réseau public. Voici quelques exemples de situations préoccupantes :
- Les personnes qui ont recours au soutien à domicile n’ont pas été épargnées cette année par les coupures de services. La diminution des soins nécessite souvent une implication accrue des proches aidants. Le maintien à domicile d’une personne âgée ou handicapée peut alors être compromis.
- Selon les données du ministère de la Santé et des Services sociaux, plus de 4 000 personnes sont en attente d’une place dans un CHSLD. Dans l’intervalle, certaines sont transférées d’un hébergement à un autre, créant une forme d’« itinérance » chez des personnes en perte d’autonomie avancée.
- Le réseau public de soins et de services englobe une multitude d’établissements, d’organismes, de programmes et de directions. Des bris de services surviennent quand la communication coupe entre ces entités. Pour cette raison, une jeune adulte handicapée a attendu des mois pour un prélèvement sanguin essentiel, ce qui l’a finalement menée à l’hôpital pour des soins urgents.
- En janvier 2022, le Protecteur du citoyen a reçu le plan d’action du ministère de la Santé et des Services sociaux pour la mise en œuvre de son rapport sur la COVID-19 dans les CHSLD durant la première vague de la pandémie. Des recommandations sont en bonne voie d’être implantées, d’autres nécessitent la poursuite des échanges, notamment au sujet du recours à la main-d’œuvre d’urgence. Le Protecteur du citoyen s’est engagé à faire état de ces suivis annuellement lors de la publication de son rapport d’activités.
Un dévouement exemplaire
« Il serait injuste de passer sous silence que, dans ce contexte des plus difficiles, des intervenants du monde de la santé et des services sociaux font preuve d’un dévouement qui va souvent bien au-delà des exigences de leur poste », a tenu à souligner Marc-André Dowd.
Quelques chiffres
En 2022-2023, le Protecteur du citoyen a traité 2 233 motifs de plaintes et de signalements concernant le réseau de la santé et des services sociaux. 43,2 % de ces motifs se sont avérés fondés.
Principaux motifs de plaintes et signalements fondés :
- Lacunes dans la qualité des services (24,7 %);
- Atteinte aux droits (15,9 %);
- Lacunes de compétence ou comportement inadéquat du personnel (14,4 %).
Rappelons que le Protecteur du citoyen veille au respect des droits des personnes dans leurs relations avec les services publics de manière impartiale et indépendante. Ses services sont gratuits et faciles d’accès.
Pour tout savoir sur le Rapport annuel d’activités 2022-2023 du Protecteur du citoyen, rendez-vous dans la section Rapports annuels de notre site Web.
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