Québec, le 24 septembre 2020 – La protectrice du citoyen, Marie Rinfret, a rendu public aujourd’hui, à l’Assemblée nationale, son rapport annuel 2019-2020. Elle y livre ses constats concernant la qualité et l’intégrité des services publics québécois. Cette année, les enquêtes du Protecteur du citoyen l’amènent notamment à presser les autorités – ministères, organismes, réseau de la santé et des services sociaux – de passer à l’action.
« Qu’en est-il des conclusions rigoureusement documentées par des comités interministériels ou des commissions d’enquête qui tardent à donner des résultats pendant des mois ou des années? questionne Marie Rinfret. Certaines ne mènent jamais aux correctifs nécessaires. Pendant ce temps, des personnes, parfois parmi les plus vulnérables, sont victimes de ces longs délais ou de l’abandon des projets. »
Son rapport annuel comporte de nombreux exemples de situations où les voix s’élèvent, les analyses sont faites et les améliorations sont ciblées. Par la suite, le temps passe et rien ne bouge.
« Après les analyses et les constats, insiste la protectrice du citoyen, il faut convenir à un certain moment que tout a été dit et que tout est en place pour passer à l’action. »
Des actions sans cesse reportées
- Le mécanisme de traitement des plaintes du réseau scolaire québécois est lourd, compliqué et peu transparent. À la suite du rapport spécial du Protecteur du citoyen en 2017, le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur s’est engagé à apporter des solutions législatives pour y remédier. À ce jour, aucune loi n’a été adoptée.
- La responsabilité des soins de santé dans les établissements de détention est passée du ministère de la Sécurité publique au ministère de la Santé et des Services sociaux presque partout au Québec, à la suite des recommandations du Protecteur du citoyen. Dans ces établissements, on observe que la qualité des soins s’est accrue. Comment expliquer alors que le transfert n’ait toujours pas eu lieu dans les centres de détention de Québec et de Montréal qui regroupent 40 % de la population carcérale?
- Des enfants d’âge préscolaire qui ont des problèmes de langage reçoivent des services spécialisés du réseau de la santé et des services sociaux jusqu’à leur entrée à l’école. Par la suite, le réseau de l’éducation devrait prendre le relais. Dans les faits, les services perdent alors en intensité, quand ils ne sont pas entièrement annulés. Cette année, le ministère de la Santé et des Services sociaux a accepté d’analyser la situation. Depuis, il n’y a pas eu d’avancée.
- L’accès à un médecin de famille est une problématique majeure qui n’est toujours pas résolue. Des personnes s’adressent au Protecteur du citoyen parce qu’elles s’inquiètent de rester sur une liste d’attente pendant plus d’un an.
Crise de la COVID-19 : les problèmes étaient déjà connus
La période prise en compte par le rapport annuel 2019-2020 du Protecteur du citoyen se termine le 31 mars 2020. À cette date, le Québec était plongé dans une crise sanitaire depuis près de trois semaines. La COVID-19 a multiplié les victimes dans les milieux de vie collectifs pour personnes âgées, notamment dans les CHSLD. La crise a confirmé des lacunes bien connues : pénurie de personnel, épuisement des effectifs, manque d’intervenantes et d’intervenants qualifiés, vétusté des lieux. Ces problèmes avaient été rapportés dans plusieurs rapports du Protecteur du citoyen et par d’autres acteurs des milieux de la santé. Malheureusement, les solutions à apporter pour fournir aux aînés un milieu de vie et de soins répondant à leurs besoins ont été remises à plus tard.
Le Protecteur du citoyen en 2019-2020 : quelques chiffres
- 22 411 demandes traitées;
- 53 326 appels téléphoniques reçus;
- 96,1 % des appels pris en moins de 20 secondes;
- 98,2 % des recommandations acceptées.
Le Protecteur du citoyen veille au respect des droits des personnes dans leurs relations avec les services publics de manière impartiale et indépendante. Ses services sont gratuits et faciles d’accès.
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